Deux cas d’intoxication ciguatoxique par ingestion de poissons pêchés en Baie de Prony (Nouvelle-Calédonie)

PUBLICATIONS SCIENTIFIQUESArticle de rang B
Eric Clua
Clua, E. (2011) Deux cas d’intoxication ciguatoxique par ingestion de poissons pêchés en Baie de Prony (Nouvelle-Calédonie). Bulletin Médical de Nouvelle-Calédonie n°58 : 23-25.

Deux cas d’intoxications ciguatoxiques ont été relevés respectivement en janvier et mai 2010 suite à l’ingestion de poissons pêchés en Baie de Prony. Le premier cas repose sur l’intoxication légère de 4 personnes, dont un enfant, qui ont consommé de la chair de plusieurs loches saumonées (Plectropomus leopardus), dont une était âgée (75 cm LT). Il s’agit pour ces personnes, précédemment intoxiquées en septembre 2009, d’une légère rechute. Le deuxième cas repose sur l’intoxication très sévère mais non léthale d’un chaton qui a consommé de la chair d’un jeune lutjan (Lutjanus fulviflamma) de 18 cm LT. Ces deux cas incriminent d’une part un poisson âgé, et donc à risque, mais d’une espèce rarement ciguatoxique, et d’autre part un jeune poisson d’une espèce certes à risque, mais ayant forcément consommé au cours de sa courte vie, un nombre limité de proies porteuses de toxines. Ils conduisent à penser que la charge environnementale en organismes à l’origine de la production des toxines est potentiellement élevée en Baie de Prony, a minima dans certaines zones. Ces densités élevées, si elles sont avérées, pourraient être liées à un stress de l’environnement, notamment lié à la conduite de travaux lourds dans la zone à partir de 2004, dans le cadre de la mise en place du port de l’usine Goro-Nickel. Une recherche spécifique in situ de ces organismes permettrait de partiellement valider cette hypothèse, de même que la recherche de toxines sur des poissons résidents de la Baie.

Mesures requises d’urgence pour protéger les merveilles du monde animal et l’avenir de la pêche

PUBLICATIONS SCIENTIFIQUESArticle de rang B
Yvonne Sadovy de Mitcheson, Eric Clua
Sadovy de Mitcheson, Y. et Clua, E. (2011) Mesures requises d’urgence pour protéger les merveilles du monde animal et l’avenir de la pêche. Lettre d’information sur les pêches de la CPS n°135 : 16-17.

Les merveilles du monde animal composent le fantastique spectacle de la nature. On pense notamment à ces courtes périodes où des dizaines de milliers d’individus se rassemblent pour se nourrir, s’accoupler ou donner naissance à leurs petits. C’est le cas des vastes colonies d’oiseaux de mer en période de nidification, des nuées de papillons monarques, des migrations saisonnières des hordes de gnous, des amas de serpents entrelacés, de la ponte des tortues sur les plages, des aires de mise bas des requins ou des périples des oiseaux migrateurs. Pour beaucoup d’espèces, ces phénomènes biologiques sont essentiels à la régénération de la population. Aujourd’hui, l’importance de ces rassemblements biologiques de masse est largement reconnue et ils font souvent l’objet de mesures de protection lorsqu’ils se déroulent à terre. En effet, ils représentent pour la plupart une importante source de revenus touristiques.

Wildlife spectacle and fishery source urgently need protection

PUBLICATIONS SCIENTIFIQUESArticle de rang B
Yvonne Sadovy de Mitcheson, Eric Clua
Sadovy de Mitcheson, Y. and Clua, E. (2011) Wildlife spectacle and fishery source urgently need protection. SPC Fisheries Newsletter #135: 16-17.

Wildlife spectacles are marvels of nature. They can involve brief gatherings of tens of thousands of individuals for feeding, mating or giving birth. Examples include large nesting seabird colonies, enormous gatherings of monarch butterflies, seasonal mass movements of wildebeest, snake congregations, turtles on nesting beaches, shark birthing areas, and bird migrations. For many species, these are key life history events that are crucial for population regeneration. Today the importance of these massive biological gatherings is widely recognised, and many land-based events receive some protection. Indeed, many wildlife spectacles are now important generators of tourism dollars.

The pros and cons of shark feeding

PUBLICATIONS SCIENTIFIQUESArticle de rang B
Eric Clua
Clua, E. (2010) The pros and cons of shark feeding. SPC Fisheries Newsletter #133: 40-44.

Feeding wild animals is a common practice in the ecotourism industry. Operators do so both on land and under water to gather fauna at particular spots so that they can be viewed by tourists. Operators would otherwise be unable to guarantee their customers sightings of particular animals that are generally shy and reclusive. The practice is often controversial because although it has undeniable advantages for humans — discounting the inherent danger of attack by large predators — it involves potentially negative effects for wild animals. Shark feeding is no exception and much has been written on the issue, although, until recently no scientific studies were available, despite sharks being emblematic animals in the Pacific. The gap has now been filled with a project implemented jointly by the Secretariat of the Pacific Community (SPC) and the French Centre de recherche insulaire et Observatoire de l’environnement (CRIOBE) in Moorea, French Polynesia.

Coastal Shark Fisheries in the Pacific: A brief Overview of Current Knowledge

PUBLICATIONS SCIENTIFIQUESArticle de rang B
Matthieu Juncker, Maya Robert, Eric Clua
Juncker, M., Robert, M. and Clua, E. (2006) Coastal Shark Fisheries in the Pacific: A brief Overview of Current Knowledge. Report for the CRISP Programme: 27 pp + i-viii.

Sharks are found throughout the world in a wide variety of habitats and developed different life histories traits. Though sharks make up only a small percentage of the world’s recorded fish landings, they are extremely versatile and are a valuable resource. They are of primary importance in some regions of the world, sustaining important fisheries in some countries. Moreover, they have been, and are, a cheap but valuable source of protein for coastal communities dependent on subsistence fisheries. Humans can utilize much of the carcass for food or other uses. Sharks are exploited for their meat, fins, skin, liver, teeth, cartilage and other internal organs. Sharks are increasingly becoming endangered on a world-wide scale. The main reason for this is the demand for their fins which are being used for shark fin soup, an Asian delicacy. The extermination of Asian shark stocks has led to an increase in the price of the fins and this in turn has led Asian fishing operators to target sharks further and further away from their home countries, including the Pacific region. It has also contributed to the development of specific fisheries whereas elasmobranchs were so far essentially by-catches. From the point of view of Fisheries Departments of the Pacific countries, fishing pressure on reef sharks is not high, although no data is available for most of these countries. Assessment of the information collected through literature and questionnaires shows that Pacific shark catches seem to be poorly documented. This bibliographic study enhances the need for rapid assessment techniques using biological information to evaluate the risk from the effects of fishing on shark conservation.

Présence et mort d'une baleine bleue sur les côtes néo-calédoniennes : quels enseignements scientifiques en tirer ?

PUBLICATIONS SCIENTIFIQUESArticle de rang B
Eric Clua
Clua, E. (2002) Présence et mort d'une baleine bleue sur les côtes néo-calédoniennes : quels enseignements scientifiques en tirer ? Bulletin médical de Nouvelle-Calédonie n°28 : 25-29.

L’auteur a suivi le séjour de 3 semaines d’un juvenile mâle de baleine bleue Balenoptera musculus brevicauda qui s’est réfugié en janvier 2002 dans une baie du Sud de la Nouvelle-Calédonie où son état général s’est progressivement dégradé jusqu’à ce qu’il soit attaqué et tué par des requins bouledogues Carcharhinus leucas. Le cadavre de l’animal a été ensuite dévoré par une agrégation (> 40) de requins tigres Galeocerdo cuvier.

Identification d'espèces de poissons indicatrices de la pression de pêche en milieu récifal, exemples de Nouvelle Calédonie

PUBLICATIONS SCIENTIFIQUESArticle de rang B
Michel Kulbicki, Eric Clua
Clua, E. et Kulbicki, M. (2002) Identification d'espèces de poissons indicatrices de la pression de pêche en milieu récifal, exemples de Nouvelle Calédonie. Compte-rendu de l'atelier PNEC « Indicateurs et ressources vivantes en milieu corallien », Nouméa (Nouvelle-Calédonie).

Un indicateur de l’évolution et de l’impact d’une pression de pêche, reposant sur le suivi d’une espèce ou d’un groupe d’espèces de poissons, doit répondre aux exigences suivantes 1) Simplicité : ne nécessitant pas un recueil de données complexes; 2) Fiabilité : corrélation forte entre les paramètres de la population suivie et le facteur de perturbation; 3) Robustesse : variations des paramètres de la population suivie dépendant essentiellement du facteur de perturbation; 4) Facilité de mise en œuvre : recueil de données in situ pouvant être effectué par des acteurs non experts. L’analyse statistique des données issues de deux campagnes de comptages visuels sous-marins (CVS) en Nouvelle-Calédonie, respectivement en Province Nord (885 transects de 50 mètres de long) et Lagon sud-ouest (400 transects de 100 mètres de long), a permis l’identification d’une espèce, la saumonée Plectropomus leopardus (Serranidae) dont les paramètres de population (densité, biomasse) semblent intimement corrélés à la pression de pêche. Faute de données précises et fiables, celle dernière est évaluée indirectement pour les besoins de l’analyse. Si cet indicateur paraît relativement robuste, ses populations dépendent aussi des aléas du recrutement. L’analyse statistique n’a pas permis à ce jour l’identification d’autres espèces co-indicatrices de la pression de pêche, dont le suivi permettrait de nuancer les résultats sur les saumonées, afin notamment de s’affranchir des aléas de recrutement. Des pistes sont évoquées. Il est proposé de profiter de l’installation d’un nouveau centre minier à Koniambo (Province Nord), synonyme d’augmentation localisée de la pression de pêche, pour mettre en place un suivi expérimental qui permettrait de valider ces premiers résultats et d’affiner le rôle d’indicateur de la saumonée.